Pop and Rock around 1979
Octobre 79
Pop and Rock around a year ? Le début d’une série ou d’une utopie …
Pour cette première, faisons confiance à 1979 et deux albums sortis le même mois, en octobre, des sortes d’enregistrements « étalons ». Parus de concert, ayant chacun fait le plein d’éloges dans la presse spécialisée ainsi qu’auprès du public, ils n’en sont pas moins diamétralement opposés. Avec I’m the man, le Joe Jackson Band propose un modèle de power pop, avec Bomber, Motörhead poursuit sa quête de l’ultime, un rock rugueux susceptible de coller la raclée à toute la concurrence.
Joe JACKSON – I’m the man
MOTÖRHEAD – Bomber
https://www.youtube.com/watch?v=JBH2EKwTbKs
Cette année-là, les deux formations, si tant est que le Joe Jackson Band en soit bien une et pas seulement un chanteur et ses musiciens, proposent de quoi remplir notre besace discographique, deux albums chacune : Look sharp pour le Jackson blanc, Overkill pour la bande à Lemmy. Faire preuve à ce point de créativité ridiculise un tant soit peu l’ensemble des groupes actuels qui ressassent leurs progénitures à grands coups de Best of et autres remix.
En cette ultime année 70’s, l’actualité musicale déborde de missiles à têtes nucléaires. Jugez plutôt : The Cure – Three imaginary boys, The Clash – London Calling, The Police – Reggatta de blanc, Supertramp – Breakfast in America, Pink Floyd – The wall et AC/DC – Highway to hell, ce genre de « choses » …
Joe JACKSON – Look sharp
MOTÖRHEAD – Overkill
Côté tabloïds, l’actualité fait preuve de nettement moins d’attrait, relevant d’avantage de la mauvaise augure : victoire de la révolution iranienne et début du conflit Afghan, perspectives en formes de ponts d’or pour les négociants d’armes. La musique apaise les blessures …
En 1979, comme le titre de son album le précise, Joe Jackson est assurément « The man » ! « On your radio », « Geraldine and John » ou « Don’t wanna be like that » sont autant de pétarades et précieuses mélodies à garnir son répertoire. En cela, il doit beaucoup à Graham Maby, l’extraordinaire bassiste organique qui dynamise la « maison ». Côté Bassiste, Motörhead n’est pas en reste avec Lemmy Kilmister, le premier à user d’une quatre cordes comme d’un six coups en la raccordant à une distorsion.
D’autre part, si l’on peut comparer le JJB à une réunion de sportifs en goguette, Motörhead figure d’avantage un gang de freaks dont les excès : « Dead men tell no tales », « Stone dead forever », mèneront ses membres à se consumer dans les tuyères d’échappement qu’ils ont créées.
Joe JACKSON – Don’t wanna be like that
MOTÖRHEAD – Stone dead forever
Au-delà des « genres » et du son, en matière d’engouement, de volonté et d’énergie, l’artiste et le groupe rivalisent. Qu’un même adepte du rock puisse écouter l’un puis l’autre sans états d’âmes n’a rien d’outrageant. Les guerres de clocher n’ont pas d’avenir chez les initiés. Et, si ça n’est pas encore le cas, rien ne vous empêche d’épouser cette voie.
Thierry Dauge