Brian MAY – Les vues de l’esprit …
L’homme d’un seul groupe
Depuis 1971 jusqu’à ce jour, Brian May n’a été le guitariste que d’un seul groupe : Queen. Quoique … Si, en 1983, il sort un E.P. sous le nom de Brian May & Friends : « Star fleet project », ses propres œuvres, non pléthoriques, ne sont qu’au nombre de deux : « Back to the light » (1992) et « Another world » (1998). A l’entre deux, il sort un double album live sous le patronyme de The Brian May Band : « Live at the Brixton Academy » (1994).
Bien sûr, il reprend live des titres de Queen tout en les revoyant de telle sorte qu’on ne puisse confondre les deux formations. En premier lieu, c’est lui qui chante. Doutant de ses capacités vocales, il a recruté deux choristes enchanteresses pour l’encadrer. Enfin, des redoutables « pointures » : Cozy Powel aux fûts et Neil Murray à la basse, assurent une section rythmique à la hauteur de ses partenaires historiques.
The Brian MAY Band – Since you’ve been gone (live)
Plutôt que décrire les abordages sonores générés par ses passages sur scène, laissons Mr May en parler lui-même.
« En avril 1978, pour notre première venue en France avec Queen, nous jouons dans la capitale française pour promouvoir ‘News of the world’. J’aime beaucoup Paris et cette salle de concert : le Pavillon, où la proximité du public favorise la communication. Le soir du 24, les fans nous renvoient d’intenses vibrations. Notre énergie en est décuplée. En fait, les deux soirées que nous donnons restent pour moi de grands souvenirs live. D’ailleurs, l’année suivante, à l’occasion de la sortie de ‘Jazz’, nous jouons à nouveau à cet endroit. Nous inclurons au ‘Live killer’ des enregistrements réalisés lors de ces prestations ».
QUEEN – Keep yourself alive (live 1979)
« En novembre 1980, on nous fait jouer dans une sorte de hangar, la Rotonde, au Bourget. Drôle d’endroit. Je me souviens qu’il a plu toute la journée et, qu’à notre entrée sur scène, la salle est glacée. Malgré cela, le public réagit très favorablement aux nouveaux titres extraits de ‘The game’ et l’ambiance s’enflamme rapidement. Freddie, magnifique, comme à son habitude, y est pour beaucoup. De mon côté, et pour la première fois, je suis heureux de chanter un titre en entier : ‘Save me’. Mais, en matière de salle pour le moins originale, en 1982, lors du ‘Hot Space Tour’, nous délivrons un set dans une sorte de grand gymnase, à Saint-Ouen, là même où Led Zeppelin donna son dernier concert en France ».
Play the game (live 1980)
« En 1993, après la parution de mon premier enregistrement en solo : ‘Back to the light’, je visite à nouveau la France en compagnie d’amis musiciens. Je me suis décidé à chanter mais, comme je ne suis pas certain que mes cordes vocales tiennent les deux heures du concert, j’ai invité deux amies chanteuses pour me soutenir. Bizarrement, nous devions jouer au Zénith de Paris mais investissons finalement une salle de Montmartre nommée : l’Elysée. Ça n’est pas grave car nous sommes vraiment enchantés de nous produire devant le public français et il nous le rend bien. En 1998, à la Cigale cette fois, alors que je présente mon deuxième album : ‘Another world’, c’est la même chose. Une réciprocité véritablement amicale ».
Brian MAY – Hammer to fall (live 1998)
« Oui, même prendre un grand chanteur à une place jugée irremplaçable … ça n’est peut-être pas la meilleure idée qui nous ayons eu. Mais Paul Rodgers chante si merveilleusement bien avec Free … Cette fois-ci, en 2005, avec Roger (Taylor) et Paul, hélas sans John (Deacon), nous sommes programmés au Zénith de Paris. Les gens nous accueillent généreusement et nous prenons beaucoup de plaisir à cette nouvelle expérience ».
« Avec Adam Lambert ? C’est encore autre chose mais permettez-moi de revenir sur ce formidable concert organisé à Wembley pour célébrer Freddie. Georges Michael nous fait l’honneur d’y reprendre ‘Somebody to love’ en notre compagnie. Ce fut tout simplement magique. Des frissons m’ont parcouru le corps. J’ai ressenti comme une présence. Un instant, j’ai cru qu’il … que Freddie était à nouveau à nos côtés … ».
QUEEN & George Michael – Somebody to love (live)
Brian MAY et moi
Brian et moi ? Nous nous sommes vus à huit reprises, la première partie de Guns N’ Roses qu’il assura avec son Band à Bercy en 1993 comprise … mais nous ne nous sommes jamais croisé. Ce qui est rédigé plus haut n’est-il donc qu’affabulations ? C’est possible … ou pas. La musique fait cet effet-là, elle nous « parle ».
La musique de Brian May, que ce soit avec Queen ou en solo, a toujours provoquée des sensations chez celles et ceux qui l’écoutaient et qui l’écoutent encore. Pour les plus jeunes, il s’agit hypothétiquement d’une découverte. Les autres, dont je fais partie et dont, peut-être, vous êtes, retrouveront l’évocation une époque où jouer un disque était une activité à part entière, une célébration profonde, un moment très personnel.
Pour ma 100ème publication dans Cultures Co, merci, Brian, d’avoir permis ces « vues de l’esprit ».
Thierry Dauge