Le Blues et le Poète
Du Punk Débraillé à l’Acoustique Décharné
Un nouveau livre sort dans la belle collection « Paroles de fans » aux Editions Camion Blanc. Et là, on attaque dans le lourd depuis Joy Division. Ce qui tombe bien puisque l’auteur est le même.
Nous voici donc dans l’univers de Nick Cave, vu par ses fans. Enfin presque. L’auteur a pris beaucoup sur lui pour décrire comment il concevait cet environnement. Il s’est investit et à fait appel à ses proches. Une bonne chose car l’homme n’est pas facile à atteindre et à comprendre.
La plupart des fans, ne le cachons pas, sont des proches et je suis très heureux d’en faire partie (y’a pas de mal à se faire du bien). L’auteur a vraiment réussi à cerner l’ensemble d’un personnage complexe.
Nick Cave a débuté avec The Boy Next Door, rock débraillé prêt à mettre le feu partout dès que Birthday Party a débarqué sur les ondes au tout début des eigthties. Grâce à leurs vinyles et surtout à leurs concerts, ils ont incendiés tous les endroits où ils sont passés à travers le monde avant de s’installer à Berlin où les Bad Seeds vont sévir avec Nick Cave.
Dès lors c’est une lame de fond qui va envahir le paysage sonore surtout lors de leur présence (avec Crime and The City Solutions, l’autre moitié de Birthday Party) dans le film Les Ailes du Désir de Wim Wenders en 1987.
Nick Cave And The Bad Seeds – From her to Eternity (extrait des Ailes du désirs, W. Wenders 1987)
Trente ans durant Nick Cave and The Bad Seeds va parcourir les salles de concerts. Ils nous délivrent un blues, punk, new wave totalement innovateur, même si on y trouve, forcément, des réminiscences du côté de Johnny Cash et Bob Dylan, entre autres. Les bons suiveurs se nomment Gun Club, Cramps, 16 Horsepower et Wovenhand.
On peut découper en trois parties la vie musicale de Nick Cave. La période berlinoise, la période religieuse, la période de tristesse avec, au final, la mort tragique et accidentelle de son fils de quinze ans suite à une première dose de LSD. Le chagrin et la culpabilité donnent Skeleton Tree en 2016, beau à pleurer. Voici un homme fort à découvrir grâce à ses fans.
Nick Cave and the Bad Seeds – Jubilee Street (live)
Pedro Peñas Y Robles – Nick Cave – Paroles de Fans
Camion Blanc – 216 pages – 28 €
Patrick Bénard