IMANY – « Africa has the shape of a broken heart … »
En studio
« Africa has the shape of a broken heart … », Imany est une chanteuse auteur/compositeur française d’origine comorienne, ces quatre îles, dont Mayotte, situées au Nord de Madagascar et du Mozambique, comme des exsudats exhalées par le souffle d’un rhinocéros dont la corne serait la Somalie. Depuis Martigues, elle entre à l’INSEP et pratique le saut en hauteur au niveau national, catégorie benjamin, avant d’opter pour une carrière dans le mannequinat à la fin de l’adolescence.
Arrivée à New York, outre contractualiser avec Calvin Klein, elle découvre Tracy Chapman et Fugees, des artistes anglophones qui détermineront le choix de la langue qui servira les paroles de ses chansons, cette somme de ressentis exposés aux oreilles du Monde. Car dès son 1er Lp : « The shape of a broken heart » (2011), elle sort des frontières qui l’ont vu naître pour charmer l’international.
IMANY – Please and change
En arabe, « imany » est un dérivé d’« imane » qui signifie « Foi » ou « âme ». Et c’est bien ce qui caractérise la soul, folk teintés de blues qui « émane » des chansons de la Belle. Portés par une voix veloutée, ancrée dans les graves, ourlée d’un groove proche de celui d’une Nina Simone ou d’une Lauryn Hill, les titres s’adressent tant aux oreilles qu’aux tripes, faisant vibrer de concert les organismes dans ce qu’ils ont de plus secret.
IMANY – You will never know
Peut-on passer sous silence qu’en parallèle à son amour pour la musique, Imany se positionne en première ligne dans le combat contre l’endométriose, sourde et douloureuse maladie circonscrite à la gent féminine ? Non. Car l’attirance pour l’artiste est indivisible de l’être qui la porte. Cette femme forgée à l’effort physique, au paraître puis aux partitions, construit des expériences qui ont parcouru son existence.
Imprimée, en studio, au fond des sillons, qu’en est-il de cette belle personnalité derrière un microphone sonorisé ?
En concert
Live à la Cigale, le 19 octobre 2011, l’intimisme est de mise. Au contraire de la plupart des concerts où les interprétations sont souvent boostées et accélérées afin de repousser les murs, cette prestation prône la proximité. Encadrée par sept musiciens, Imany choisit l’acoustique, l’électricité soft, même lorsqu’elle rend hommage à Janis Joplin en reprenant « Mercedes Benz ». Une autre cover évidente s’adjoint à son répertoire : « Ready or not », de Fugees. Par contre, la réinterprétation du « totem » de Queen : « Bohemian Rhapsody », est saisissante, surtout le pont opératique central !
IMANY – Bohemian Rhapsody (live)
En studio, peut-être les chansons d’Imany stationnent-elles où la vie leur insuffle du mouvement. Par contagion, le public s’anime, épouse langoureusement la forme des notes alors que se tresse l’ADN d’une union réussie. Plus viscérale que la jazzy Norah Jones sept ans plus tôt au Palais de Congrès, moins éclectique que Vanessa Paradis au Casino de Paris deux ans plus tard, Imany suit son cœur qui, contrairement aux contours du continent africain évoqué dans : « The shape of a broken heart », bat dans son entièreté.
Amateurs de rock : Imany live ? Une histoire de rock-cœur …
IMANY – Shape of a broken heart (live)
Thierry Dauge