San Perdido, la ville des extrêmes
Un Hommage au roman et à l’aventure
David Zukerman : San Perdido
Enfin un livre français qui ne soit pas écrit à la première personne du singulier. Le côté, moi, je, mon nombril et les autres en filigranes. Voici un roman, un vrai, qui bouleverse, obsède, possède un suspens qui n’aboutira que dans les dernières pages du livre. Pas évident que beaucoup d’auteurs soient encore capable de faire ça et c’est bien ce qui nous a poussé jusqu’à la dernière phrase de ce livre tendu comme un arc.
Nick Cave – Foi Na Cruz
Nous sommes donc au Panama, pays d’Amérique Centrale,dans les années cinquante, au sein d’une ville imaginaire,San Perdido, qui se découpe en trois parties : le côté pauvre où les gens se nourrissent dans les décombres d’une décharge monumentale, la middle class qui se réunit, autour d’une place où émerge une fontaine, et plus en hauteur, la bourgeoisie et son gouverneur.
« Qu’est-ce qu’un héros, sinon un homme qui réalise un jour les rêves secrets de tout un peuple »
Entre tous ces milieux navigue un étrange personnage, mi-ombre, mi-lumière, qui prodigue la justice à sa façon, devient, au fil des pages, une légende, sorte de Zorro compromis avec le muet Bernardo, au service des pauvres sans savoir qu’il l’est réellement.
Ce fil rouge va entraîner l’ouvrage vers la déliquescence d’une ville pourrie qui survivra, pourtant, parce que l’argent vit par dessus tout.
Las Siervas
David Zukerman : San Perdido
Ce roman se lit en version captivante. On a envie de savoir ce qui va se passer. Comme c’est un premier roman, salué par la critique, on ne va pas dire le contraire, d’autant que c’est un ami et que ce n’est pas du copinage, promis, craché. Voici juste ce qu’on a envie de lire dans ces moments incertains.
David Zukerman – San Perdido
Calmann Lévy – 410 pages – 19,90 €
Patrick Bénard