Les MONKEES, c’est vraiment fini

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Plus de reformation possible :

Peter TORK vient de mourir.

the monkees
the monkees

Le groupe de quatre garçons se disloqua après avoir vendu 30 millions de disques en l’espace de deux ans. Qui se souvient encore d’eux aujourd’hui ?

Fin 1965, deux producteurs de télé souhaitent engager quatre jeunes gars possédant une bonne dose d’humour pour une série hebdomadaire. Les Monkees doivent être un groupe joyeux et optimiste. Dix ans plus tôt, les parents américains tremblaient de voir leurs enfants acclamer le subversif Elvis Presley. Avec les Monkees, rien à craindre, si ce n’est leurs cheveux longs. Et encore, pas plus que ceux des Beatles.

Ils se font connaître à la télévision

Les Monkees sont recrutés parmi 437 prétendants à l’issue d’un casting auquel participent également le compositeur Paul Williams, le guitariste chanteur Steve Stills, futur mari de Véronique Sanson, rejeté en raison de sa mauvaise dentition… et Charles Manson, commanditaire du meurtre de Sharon Tate à Hollywood en août 1969.

Sont sélectionnés :

Davy Jones, un Anglais qui a déjà publié un 33 tours et plusieurs 45 tours

et trois Américains :

Peter Tork, un homme-orchestre nanti d’une petite notoriété sur la scène folk décédé le 21 février (il avait 77 ans).

Mike Nesmith qui a fait ses premiers pas dans le monde du disque en 1964.

Micky Dolenz, enfant de la balle, qui incarna Corky, personnage vedette de « Circus Boy », feuilleton TV des années cinquante que l’on vit en France sous le titre « Le Fils Du Cirque ».

Une trentaine d’épisodes doivent être prêts avant la diffusion du premier.

A raison de deux chansons par épisode, les jeunes gens n’auront pas le temps de répéter. Il faut donc leur adjoindre les services de musiciens professionnels et des producteurs Tommy Boyce et Bobby Hart. Les Monkees traîneront la réputation d’imposteurs à compter du jour où Mike Nesmith confessera qu’ils ne jouaient pas sur leurs premiers enregistrements. Autre faiblesse : sauf exception, les Monkees ne composent ni n’écrivent leurs chansons. Ils restent à jamais étiquetés « premier groupe manufacturé » humour sarcastique : les Beatles ayant été surnommés « FAB FOUR », les Monkees, eux, sont qualifiés de « PREFAB FOUR », les Quatre préfabriqués.

1966 – 1967 : une discographie fulgurante.

Le premier 45 tours sort en août 1966, le premier 33 tours un mois plus tard. Au début, on a l’impression d’être en présence d’un groupe cohérent… à la fin, on sera face à quatre, puis trois, puis deux individualités dont une seule annonce une véritable carrière : Mike Nesmith. Après les Monkees, il entamera une carrière solo brillante tandis que les trois autres stagneront dans l’attente d’une hypothétique reformation qui aurait pu relancer leurs carrières.

Début 1967…

Alors que le groupe est N°1 des ventes de 33 tours avec « The Monkees », l’ambiance tourne au vinaigre : un deuxième album, « More Of The Monkees », a été commercialisé sans l’assentiment du groupe qui n’a même pas été informé de sa sortie. Mike Nesmith donne une conférence de presse et décrète que désormais le groupe jouera sur ses disques ainsi qu’en concert.

Leur troisième album, « Headquarters », sort en juin, et l’on constate qu’effectivement ils l’ont vraiment enregistré eux-mêmes. Il ne contient hélas aucun « tube ». L’année s’achève néanmoins en beauté avec « Daydream Believer », leur 8ème mais dernier grand succès, après, notamment, « I’m a believer ».

https://www.youtube.com/watch?v=W83InivbUSQ

https://www.youtube.com/watch?v=-8urgvC0TR8

Le succès ne résiste pas à la disparition du feuilleton Rien, fin 1967, ne présage du désastre qui se prépare. « Pisces, Aquarius, Capricorn and Jones Ltd. », leur 4ème album, se vend à merveille. Mais la série télé, après 58 épisodes, s’achève au printemps 68 et les networks américains ne réclament pas une nouvelle saison. Les Monkees eux-mêmes ne semblent plus avoir envie de réitérer l’expérience.

Un empire qui s’écroule.

Début 1968, leur 45 tours « Valleri » est qualifié par Mike Nesmith de « plus mauvais disque qu’il ait jamais entendu de toute sa vie » (Record Collector n°147).

Leur cinquième 33 tours « The Birds, The Bees And The Monkees » n’est pas un chef-d’œuvre. Le public lui réserve un accueil mitigé. Pire, le nouveau 45 tours, « D.W. Washburn », est leur premier qui ne parvient pas à rentrer dans le hit-parade. Les Monkees survivent, mais dans quel état !

Dès 1969, Peter quitte le groupe ; il en avait marre de faire le « maboul ». Les albums suivants, « Instant Replay » et « The Monkees Present », sont en trio. Puis c’est au tour de Mike de disparaître.

L’ultime LP des Monkees, « Changes », en 1970, est en duo.

Micky et Davy restent ensemble jusqu’en 1971. « Fin » ? Plusieurs tentatives de reformation… quasiment une fois tous les dix ans !

En 1976 on présente comme une reformation des Monkees la réunion de Micky et Davy avec Boyce et Hart (Peter Tork est en prison pour détention de stupéfiants). Plus persuasive sera celle de 1986 : Dolenz, Jones et Tork, pour l’occasion, enregistrent trois nouvelles chansons puis un album, « Pool It ». Présent dans la salle lors d’un concert, Nesmith admet avoir été favorablement impressionné par la performance de ses ex-acolytes. N’empêche qu’il lui faudra une dizaine d’années pour rejoindre son trio d’amis. En 1996 sort « Justus », premier album des quatre Monkees depuis presque trente ans. Mais à part quelques Américains quinquagénaires et nostalgiques, personne n’acheta le disque !

Daniel LesueurCulturesco

 

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