MATMATAH : en studio et en concert

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MATMATAH – La Ouache !

Matmatah

En studio

La Bretagne est une terre de contraste qui prête à tous les fantasmes. La contrée d’Armorique pourrait très bien figurer la Terre du Milieu, la Comté tout autant que le Gondor voire le Mordor via les Monts d’Arrée subissant l’orage, étendue vallonnée de landes désertiques sise entre Pleyben et Morlaix, lien entre granit rose et granit gris. De fait, ce « pays » renferme la forêt de Brocéliande, berceau légendaire du roi Arthur, des Chevaliers de la Table Ronde et de la Fée Viviane. Plus à l’Ouest, Dolmens et Menhirs bordent des cordons de sable blanc qui « transparencent » l’océan en bleu turquoise à la lisière Sud de Penn Ar Bed : le Finistère. Reste à déterminer si la « plaque d’acier », prétendu couvre-chef météorologique perpétuel, rouille d’avantage en Finistère Sud qu’en Finistère Nord.

An Dro – Musique traditionnelle bretonne

« Rappelle-toi, Barbara, il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là » (J. Prévert), même s’il s’agit d’un mot d’auteur, il en faut peu pour « tailler » une réputation et il dépend parfois d’une chanson, telle « Lambé An Dro », pour en construire une autre. Vêtu d’un costume de fêtard compulsif, Matmatah a joué partout où s’en présentait l’occasion, dans tous les « rades » de Brest. Et puisque « An-Dro » est une danse folklorique traditionnelle, dansons sous la pluie en leur festive compagnie !

MATMATAH – Lambé An Dro

« La Ouache » sort en juin 1998, un mois avant les « grandes vacances », choix judicieux (?). Cet été-là, « Lambé An Dro » s’invite dans la plupart des soirées. Son rock celtisant, limite heavy, trône au beau milieu d’un Stomy Bugsy “gangstérisant” son papa et de « Belle », la muse de Notre-Dame. Engouement soudain pour le « bout du monde » ? Dès 1976, Tri Yann sort le particularisme régional de son terroir, promouvant l’adaptation du folklore breton au niveau national avec « Le loup, le renard et la belette ». Plus fort, Alan Stivell diffuse la langue bretonne dans toute l’Europe en lui offrant « Tri martolod », bien avant que Manau ne le transforme en « Tribu de Dana ».

Alan STIVELL – Tri martolod

Entre crêpes et entrelacs celtiques, avec son premier Lp, Mamtamath frappe fort, très fort. Le morceau inaugural « Anter-Ouache/Ouache » trouve son écho en fin de sillon : « Ribette’s », deux morceaux musicaux qui se « tirent la bourre » à guitares dégainées. Dans le désordre : « An Den Coz » Ennio « Morriconise » sa partition, imageant cette pochette simili bois gravé Western. Pendant ce temps, La fille du chat noir reprend un rythme de danse folklorique traditionnelle: An-Dro.

MATMATAH – La fille du chat noir

Emma, hommage à Emma Peel de la série télévisée Chapeau melon et bottes de cuir. Ce titre s’apprête d’un refrain à chanter, humour «maison» dont bénéficie également « L’apologie », entendu : du cannabis. Cette dernière générera moult remous au niveau des politiques. En réponse, le groupe écrit : « Quelques sourires », à paraître sur « Rebelote », leur album suivant … mais il faut quand même attendre cette réplique jusqu’en 2001.

Matmatah

Ne pas passer à côté de la chanson du marin nostalgique : « Dernière journée en mer ». Elle fustige à bas-bruit l’idée du service militaire, douceur avant l’attaque des « moutons », air à « Fest-Nozer » d’un même élan les 4 départements de la région. Question: cette invite des bardes brestoits s’exporte-t-elle sur scène?

En concert

Matmatah

Le 1er juin 1999, au Zénith de Paris, « La Ouache » comme seul bagage, Matmatah continue de travailler au corps les mêmes chansons. Quel que soit le morceau interprété, loin d’en être lassé, le public répond comme un seul homme aux sollicitations. Chaleur étouffante aidant, la sueur des participants s’échappe de leurs corps tels des ectoplasmes, créant rapidement une sorte de brume identifiable à celle des petits matins sur la lande bretonne. Tristan Nihouarn, lorsqu’il ne « mélodise » pas ses paroles, manie son flûtiau par-dessus sa Strato, apportant ce « quelque chose » du Bagad, ces racines armoricaines reprises en solos « broderie » par Cédric Floc’h. Et les titres « tournent » …

MATMATAH – Emma (live)

Concert terminé, billigs fumants encore de beurre chaud, les sourires subsistent longtemps accrochés aux lèvres. Les « ritournelles » heavy rock du combo sont incrustées au plus profond de l’oreille interne, favorisant des déséquilibres assimilés aux pas de danse d’une gavotte. Avides d’une bolée de cidre, ou d’une « mousse » de fin de course, les « fest-nozeurs » salueront leur héros toute la nuit.

MATMATAH – Les moutons

En 2019, presque vingt ans et cinq albums plus tard, même si certains ont changé de nom, les irréductibles gaulois de Matmatah touillent toujours leur potion magique. Si vous êtes tombé dedans en étant petit ? Droit vous est donné d’en reprendre, sans restriction !

Thierry Dauge – Cultures Co

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