Sheryl CROW : a lonesome girl’n’roll

0
4575
POP CULTURE RADIO La Culture POP a enfin trouvé sa RADIO !
Genres : radio
La culture se partage !

A lonesome Girl’n’roll

Sheryl Crow prend le courant de la bande FM avec une ballade digne d’une tasse de café au coin d’un feu de camp, après une longue journée passée à chevaucher autour des « Longhorn » dans ces grandes étendues désertes du Texas. Dans « Run baby run », la chanteuse évoque déjà son désir d’évasion, la maîtrise de son destin. Alors, lorsque « All I wanna do » envahit les ondes, plus aucun doute n’est permis. Nous sommes en présence d’une « lonesome girl », de celle qui trace leur propre route, non pas à l’eye liner mais au couteau, comme les apaches ou les cheyennes découpaient les scalps dans les cuirs chevelus des « colons ».

Ses propres trophées, ce sont des chansons sorties d’une guitare acoustique qu’elle ne se prive pas d’électrifier lorsque l’orage gronde. Apaisée : « Are you strong enough to be my man ? », susurre-t-elle au creux de l’oreille. « Tu veux t’aligner, cow-boy ? Tu as ce qu’il faut ? », telle est Sheryl Crow.

Sheryl CROW – All I wanna do

Sheryl Crow à l’Elysées

En juin 1994, lors d’un concert en France à l’Elysées Montmartre, alors qu’elle chante cette chanson, je tente un : « I’m strong enough, Sheryl ! ». Accentuant un sourire étincelant dont elle ne se départit pas tout au long du show, balayant l’assemblée d’un iris bleu océan, elle répond sans un mot : « Que tu crois garçon, que tu crois … ». Cool attitude, plaisir d’être ensemble, communion sont les options scéniques de Melle Crow. Derrière elle, ses musiciens ne font qu’un, suivent ses notes et son corps dans les mouvements qui les animent, harmonisent leurs pourtours sans les dénaturés, adoptent la simplicité. De retour sur le trottoir, concert terminé, la voix tant doucereuse que puissante incurve les trajectoires pour quelques ultimes pas de danse. Belle soirée.

Sheryl CROW – Strong enough

L’anamnèse

Avant de sortir son 1er Lp : « Tuesday night music club » (1993), Sheryl a usé ses jeans partout où la possibilité de jouer sa musique se présentait. A la force de sa voix, elle décroche un job de back up vocal sur le « Word bad tour » de Michael Jackson. Deux ans de ce traitement entre 1987 et 1989 ne suffisent pas, elle enchaîne pour des missions similaires derrière Sting, Rod Stewart ou Stevie Wonder. En 1992, elle écrit les paroles d’un titre : « Love you blind », que Céline Dion intègre à son répertoire : multi « staïle » ! Enfin, elle parvient à signer un deal chez A&M. Cependant, avant d’entrer en studio, elle prend le temps de composer des chansons qui tiennent la route : She’s a road singer.

Sheryl Crow 2

Trois albums en or

Sheryl Crow 3

« Tuesday night music club » met du temps à séduire mais finit platine. Trois ans plus tard, en 1996, un album titré à son nom met tout le monde d’accord dès sa sortir, porté par des évidences : « If it makes you happy », « Everyday is a windind road » ou « Love is a good thing ». Le style de musique à l’œuvre butine du rock, du folk, de la country, de l’americana, un concentré de patrimoine musical américain. « The globe sessions » (1998), bien que plus sombre d’approche, ne propose pas autre chose. Il n’est qu’à écouter « My favorite mistake », « Anything but down » ou « Redemption day » pour tomber à nouveau sous le charme.

Des voix s’élèvent pour dire qu’avec ces trois incandescences, disons entre 1995 et 1998, Melle Crow propose ce que les Rolling Stones ne font plus : du rock poussiéreux, chaloupé, rêche comme un accord de Telecaster ou le cuir d’une paire de chaps … l’open tuning en moins.

Sheryl CROW – My favorite mystakes

And if it makes you happy

Après 98, malgré une collaboration « rapprochée » avec Eric « slow hand » Clapton, il semble que l’inspiration de la Belle empreinte une route goudronnée à la place de la piste indienne qu’elle suivait jusque-là. Elle perd en public rock ce qu’elle gagne en grand public, suivant en cela ses inspirateurs anglais. Reste ces trois CD, alambics regorgeant d’un idéal musical auquel se cramer les tympans ; amateur de « petit lait » s’abstenir. Équipée de ces chromes rutilants, Sheryl Crow aligne tous les possibles : des chansons, un son, une attitude.

Et puis, comme si l’oreille n’y suffisait pas, une fois les yeux plongés dans les siens, on lui prend la main

Sheryl CROW – Love is a good thing

 

Did you enjoy this article?
Inscrivez-vous afin de recevoir par email nos nouveaux articles ainsi qu'un contenu Premium.

Laisser un commentaire