Cat STEVENS toujours actif REEDITION de son ultime album

0
4139
POP CULTURE RADIO La Culture POP a enfin trouvé sa RADIO !
Genres : radio
La culture se partage !

Yusuf revisite son oeuvre

Réédition de son ultime album… sous son nom d’artiste

Cat Stevens avait sorti, fin 2017, un album au titre amusant (dans la mesure où c’était également celui d’une de ses premières chansons, en 1967 : THE LAUGHIN’ APPLE... dont on peut écouter un titre, pas mauvais du tout, en CLIQUANT ICI).

Dans quelques jours (25 janvier), l’ex Cat STEVENS réédite l’ultime album sorti sous ce nom en 1978, juste avant de passer l’éponge : BACK TO EARTH. Une édition de luxe car, du simple vinyle à deux faces, nous passons à un coffret de 5 CD. Retour sur une carrière hors du commun…

L’auteur de Lady d’Arbanville (1970) s’est réfugié dans la religion il y a plusieurs décennies…

Grand nom de la pop music de 1967 à 1978, l’artiste eut une révélation. Sur le point de mourir de noyade, il fut sauvé par le Tout-Puissant. Depuis, il le glorifie…

Cat Stevens a consacré une large part de sa vie à son dieu. Il quitta son pays, vendit ses guitares. Aujourd’hui encore, il rachète à ses fans ses anciens disques pour effacer toute trace de son passé qu’il considère comme dissolu.

cat stevens
cat stevens

Pop star romantique

Steven Dimetri Georgiou, jeune Londonien d’origine grecque, est un habitué du hit-parade dès 1967. Mais la vie de pop star a raison de la santé et du psychisme de Cat Stevens. Mal dans sa peau de personnage public adulé, il reconnaît avoir besoin d’être “défoncé” pour monter sur scène et boit une bouteille de cognac par jour. A vingt ans, il tombe victime de la tuberculose.

Une année de clinique transforme le “juke-box ambulant” en artiste folk, romantique à souhait (ses chansons illustreront la bande sonore de “Harold et Maude” en 1971). Il a laissé quelques chansons inoubliables et des albums remarquables.

Lady d’Arbanville

La chanson qui pulvérise les hit-parades à l’été 1970 est dédiée à son ancien amour, une égérie des sixties, Patricia d’Arbanville. New-Yorkaise de mère norvégienne dont le grand-père était français, elle est née en 1951. Dès l’âge de treize ans, elle fréquente les Doors, Jimi Hendrix et Frank Zappa. Elle n’a que seize ans lorsque Andy Warhol lui donne l’un des trois rôles de “Flesh”. A Londres, elle devient l’amie du Rolling Stone Mick Jagger, qui lui présente Cat Stevens, qui sortait à peine de l’hôpital. Un amour naît. Mais l’attirance de Patti pour Cat tourne court. L’artiste, torturé, vit dès lors dans un “monde sauvage” (“wild world”)…

Wild World : un artiste en proie aux affres de la création

Cat Stevens est en constant progrès. Mais lorsque l’on prend la peine d’écouter ses disques de façon chronologique, on constate qu’il délivre au fil des ans des albums de plus en plus torturés et tendus. Du paisible “Mona Bone Jakon” en 1970 à “Izitso” en 1977, on devine que l’artiste est en permanence sur le fil du rasoir. Entre les deux, des chefs-d’œuvre. Les superbes « Teaser and the firecat » (1971), “Catch bull at four” (1972), “Foreigner” (1973), “Buddah And The Chocolate Box” (1974) et “Numbers” (1975).

Adieu l’Angleterre, pour des raisons fiscales

Cat réside de plus en plus fréquemment au Brésil. Mais c’est une plage californienne qui sera fatale à son statut de superstar… En 1977, alors qu’il nageait au large, totalement seul, il prend conscience qu’il n’a plus la force de revenir sur la berge (le titre de son ultime album en tant que Cat Stevens est “Back to earth”, 1978) et qu’il va se noyer.

Il implore le Tout-puissant

“Oh Dieu, si tu me sauves, je travaillerai pour toi”.

Pour expliquer cette illumination, il raconte qu’à l’âge de quatre ans ses parents l’avaient placé dans une école catholique romaine excessivement stricte. Il y resta sept années, et il sortit fragilisé, avec une vision minimaliste. La religion d’un côté et le monde de l’autre. Il décide de tout abandonner et se consacre à l’enseignement du Coran. Lorsqu’un chèque de royalties de ses anciens disques arrive,  il réinvestit l’argent dans l’école où il prêche.

Des come-back plutôt discrets

En décembre 2006, sous le nom de Yusuf (tout court), il publie un intéressant album, toutefois dépourvu de la fougue et de la magie qui enrobaient ses disques précédents. Une chanson s’en détache : “Don’t let me be misunderstood”. Il reprend le titre (“Ne me laissez pas incompris”, traduction approximative) de façon très personnelle, s’en empare pour en délivrer une version pleine d’émotion.

Une ombre au tableau

L’ancien hippie non violent, devenu musulman, approuva la condamnation à mort (fatwa) de l’écrivain anglais d’origine indienne Salman Rushdie par les Ayatollas d’Iran. Quant à la presse britannique, elle prétendit que les fonds collectés par Yusuf servaient, non pas à construire des écoles, mais à acheter des armes pour les combattants intégristes. Suspecté de financer le Hamas, il était interdit de séjour aux Etats-Unis depuis 2004. Il y revint DIX ANS PLUS TARD.

Sous le nom de Yusuf Islam, il avait fait un bref retour dans le monde du disque. En 1998, il avait ennregistré deux chansons sur l’album “I have no cannons that roar”. Les bénéfices étaient destinés aux Associations caritatives de Bosnie. Alors, quelle est la part du vrai ?

L’ex-rock star qui vivait en reclus avait repris la route il y a un peu plus de six ans (le 16 novembre 2012 au Zénith à Paris..). Son retour sur scène avait été précédé par la sortie d’un album. La chanson qui lui donna son titre Tell ‘Em I’m Gone est une adaptation poétique d’un refrain que les esclaves noirs américains chantaient en chœur au XIXe siècle pour se donner du courage.

Daniel Lesueur

A lire également :

David Bowie et Iggy POP, histoire d’une amitié éternelle

Did you enjoy this article?
Inscrivez-vous afin de recevoir par email nos nouveaux articles ainsi qu'un contenu Premium.

Laisser un commentaire