GIRLS IN HAWAII : l’album Nocturne

0
15
POP CULTURE RADIO La Culture POP a enfin trouvé sa RADIO !
Genres : radio
La culture se partage !

Clair-obscur

Girls In Hawaii en 2017 _ Photo : Pierre Wetzel
Girls In Hawaii en 2017 – Photo : Pierre Wetzel

Après le LP Everest et sa tournée réconfortante (Lire Girls In Hawaii : l’album Everest), les gars de Girls In Hawaii, requinqués, proposent d’abord en 2014 un recueil live, Hello Strange, avec des réarrangements plus acoustiques d’une sélection de morceaux. Puis, en Septembre 2017, ils publient leur quatrième album, Nocturne. Pour la pochette, le sextuor belge utilise un tableau du peintre britannique Tom Hammik qui évoque enfin leur appellation.
Déjà abordée dans Everest, l’option plus électronique s’avère ici fondamentale, au creuset des dix nouveaux titres encore produits par Luuk Cox.

« Nous avions déjà touché à l’électronique sur « Everest », mais il y avait un goût de trop peu. En commençant à travailler sur « Nocturne », nous souhaitions à la fois aller plus loin dans cette voie électro et sortir du plan « guitare acoustique et feu de camp ». L’idée était de retirer les éléments de base de notre recette, de simplifier, d’enlever les couches pour rendre la matière plus malléable. Vu comme ça, ce disque s’inscrit dans la continuité d’ »Everest » mais il va aussi beaucoup plus loin. »

Lionel Vancauwenberge / Girls In Hawaii – Interview de la RTBF en 2017

L'album Nocturne par Girls In Hawaii
L’album Nocturne par Girls In Hawaii

Pourtant, l’introduction piano / guitare acoustique du majestueux This Light semble contredire cette affirmation. Il y a quelque chose de pinkfloydien – à nouveau – dans ce morceau ambitieux qui ne dépareillerait pas The Wall, voire plus récemment les créations rétrofuturistes du duo français Air, par son ampleur et ses voix obsédantes.

Girls In Hawaii – This Light – Nocturne (2017)

En fait, ce titre assure une transition entre les références plus classiques de Hello Strange et leurs nouvelles orientations Électro. Car effectivement, dès le second thème, Guinea Pig, l’approche des compositions par les machines se manifeste : utilisation du vocoder, synthés omniprésents au détriments des guitares, beaucoup plus discrètes, séquenceurs, mélanges de percussions électroniques et de batterie.

Girls In Hawaii – Guinea Pig – Nocturne (2017)

Même si l’on retrouve ci et là, la mélancolie intrinsèque de Lionel Vancauwenberge et Antoine Wielemans, celle-ci s’affiche plus légère, en apparences seulement, en « clair-obscur » dixit Lionel, de par l’instrumentation et le choix de certaines sonorités synthétiques, à l’instar de Cyclo ou Indifference. Cela va presque jusqu’au dénuement, tel le très beau Blue Shape qui suggère d’abord des séquences ambiantes de Brian Eno puis les acmés électriques de Massive Attack. Alors que le texte s’inspire de la photo du petit garçon syrien Aylan, trouvé sur une plage…

Girls In Hawaii – Blue Shape – Nocturne (2017)

D’autres chansons adoptent une allure immédiate plus énergisée, proche d’une Electro Pop des années 80. Mais il demeure toujours deux grandes qualités de Girls In Hawaii : le travail sur les voix du duo de chanteurs, avec leurs entrelacs de questions et de réponses ainsi que la recherche constante de la mélodie qui fait mouche.

Girls In Hawaii – Overrated – Nocturne (2017)

Cette nouvelle approche recevra un accueil enthousiaste des esthètes et du public, d’autant plus que le disque contient un véritable tube, un titre iconoclaste pour le sextuor, le fameux Walk. Avec des réminiscences de Grace Jones et de New Order, cette invitation rythmique démontre qu’on peut aussi danser avec les filles d’Hawaii. Étonnant non ? Depuis, nous attendons la suite…

Girls In Hawaii – Walk – Nocturne (2017)

 

Bruno Polaroïd 

Did you enjoy this article?
Inscrivez-vous afin de recevoir par email nos nouveaux articles ainsi qu'un contenu Premium.

Laisser un commentaire