Bob Mould – La Maroquinerie, Paris – 9 novembre 2025

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Bob Mould – La Maroquinerie, Paris – 9 novembre 2025

Bob Mould

Chronique expresso à chaud

Maroquinerie des grands soirs…

… Sold out. Pleine comme un œuf. Oeuf course, me direz vous, car la salle parisienne accueille, pour sa seule date sur le sol de France et de Navarre, une légende sur pied, que dis-je un monstre sacré ou sacré monstre, c’est comme vous voulez, de la zique à tripes made in US. J’ai nommé Mister Bob Mould himself. Qu’on ne présente plus. Si peut-être un peu. Je vous parle d’un temps etc… etc… C’est la minute cheveux blancs et tonsure, vous n’y couperez pas. Mais je ferai court, promis juré craché.

Les débuts de Robert Arthur Mould, donc…

…nous propulsent au début des années 80 avec Hüsker Dü, trio furieux Punk Hardcore qui affole la scène Rock américaine avec d’autres énervés répondant aux doux blazes de Minor Threat, Fugazi ou bien encore Dead Kennedys. Puis, dans les années 90, suite à l’explosion en plein vol d’Hüsker Dü, éreinté par les tournées et la dope, Bob s’échappe, d’abord en solo, puis fonde un nouveau trio, Sugar. Plutôt sucré/salé d’ailleurs car, si la veine mélodique est de plus en plus présente, côté guitare ça envoie toujours du copeau. Une fois le sucre fondu, le Mould continuera à moudre son grain en solitaire, creusant passionnément le sillon d’un songwriting d’exception, entre albums sereins ou enragés.
Bon, voilà, j’ai fait court non ? Presque 45 ans de câble déroulé en à peine dix lignes. Pouvait pas faire mieux…

Sur les planches, décor ascétique…

… Un ampli, un micro. Car, oui, ai-je omis de vous informer, le Maître, sur cette tournée européenne, officie en solo électrique… Tiens, ça se précise, l’ingé son vient de couper la chique aux Cheap Trick qui meublaient de leur Power Pop sautillante nos oreilles impatientes. La Maro plonge dans le noir, seul subsiste l’îlot lumineux de la scène. Et Bob déboule, guitare déjà en bandoulière. Petit signe de la main au public avant que celle-ci n’attaque de front les six cordes qui ne demandent que ça les bougresses. Pas là pour vendre des cravates, le lascar, bien que je ne tienne aucun grief envers cette honorable profession.

Le son. Comment dire…

… Pas facile de décrire ce que reçoivent nos tympans ébaubis en ces premières minutes. Énorme, palpable. On a presque l’impression qu’en tendant la main on le sentirait, ce son, filer entre les doigts, comme du sable. Ou plutôt du grain. Oui, c’est ça cette satanée sonorité estampillée Bob Mould. Granuleuse. Épaisse, dense, mais sans cholestérol, ou alors le bon. Tout à coup ça me rappelle le concert de Sugar, à l’Élysée Montmartre. Réminiscences d’hallucinations auditives où  j’aurais juré capter, dans la cataracte sonique de la Fender, comme des choeurs féminins.

La suite ?

Une heure et quart à tombeau ouvert. Mould enchaîne les morceaux dans la plus pure tradition ramonesque. No time to lose man. C’est à peine si on a le temps d’applaudir. Totalement habité, l’Amerlock. Chante comme si c’était la dernière fois. Dresser une set list exhaustive serait un brin laborieux. Ca gâcherait le souvenir du moment. Comme vous n’en doutez pas une seconde, le coffre à pépites débordait, florilège généreux de l’oeuvre du bonhomme.

La dernière note…

… meurt dans un déluge de larsen. L’artiste, visiblement ému, salue son public en se frappant à tour de bras la poitrine côté coeur, comme si il continuait à plaquer ses accords fiévreux. Et puis soudain il n’est plus là. Parti comme il était venu, la guitare toujours accrochée à l’épaule. Et nous scotchés au plafond. Merci Monsieur Mould.

Time heals, time goes on and time really flies
Time hurts and time can cut you, cut you down to size
There’s no need to touch you now, no, I’m doing fine
Life too can cut you and I’ve cut you out of mine
You’re making me sorry
Sorry, somehow
You’re making me sorry
Sorry, somehow

Boujou sur les deux joues à Tramber pour les vidéos !

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POUP
Laurent Poupinais, alias Poup. Diverses aventures dans le monde du fanzine (Nestor Mag, La Chronique Du Vermifuge), dans le Rock Punk/Garage (Les Ambulances, Mystery Machine, Traffic Drone) en tant que batteur. Dessinateur addict au noir et blanc qui réalise des illustrations pour des fanzines (Rock Hardi , Cafzic) mais aussi des visuels pour des groupes (pochette de disque, T-shirt, affiche, flyers et toutes ces sortes de choses).

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