Joe JACKSON – Look Sharp!
Été 1979, UK Charts : Joe Jackson et son « Is She Really Going Out With Him? » tourne en boucle sur Radio One aux côtés de « My Sharona » – The Knack, « I don’t Like Monday » – The Boomtown Rats, « Confusion » – ELO ou « Can’t Stand Loosing You » – The Police.
Été 1980, camping : Derrière nos canadiennes, le mobil home est loué par des anglaises qui nous prêtent la K7 de Look Sharp!. Joe Jackson nous revient par le cœur ; ces « petites anglaises » chamboulent nos palpitants. À ce moment de nos vies, nous ne jurons que par le Live Killer de Queen, Unleashed In The East de Judas Priest ou l’éponyme de Shakin’ Street, du saignant. Unique ! Le Jackson blanc s’insinue dans nos synapses de hardos, nous succombons. Réminiscences de l’année précédente ? Possible… Turgescences pour les blondes et rousses adolescentes d’outre-manche ? Également.
Joe JACKSON – Is She Really Going Out With Him?
Au-delà des genres, styles, catégories et autres niches musicales, rien d’étonnant à ce que cet album séduise largement. En Face A, l’enchaînement : « One More Time », « Sunday Papers », « Is She really… », « Happy Loving Couples » relève de la merveille. Aussitôt saisi, aussitôt inscrit ! En Face B, la trilogie : « Baby Stick Around », « Look Sharp! », « Fools In Love » suivie et conclue par le tonitruant « Got The Time » – repris par les thrashmen d’Anthrax ! – lui rend la pareille.
One More Time
Au-delà de la qualité d’écriture et d’interprétation – pour rappel : Joe au chant et au piano, Gary Sanford à la guitare, Dave Houghton à la batterie et l’extraordinaire Graham Maby à la basse –, la production des titres leur rend une grâce percutante et précise rarement entendue. C’est l’œuvre de David Kershenbaum. S’il produit également I’m The Man, l’album suivant, on n’y retrouve pas / plus la dynamique accordée à Look Sharp!.
Joe JACKSON – Fools In Love
Parus la même année, 1979, si des enregistrements parviennent à atteindre un niveau d’excellence équivalent en matière de compositions – The Beat de The beat (Paul Collins) ou Armed Forces d’Elvis Costello & The Attractions… – ils ne l’égalent pas en qualité sonore. La batterie percute, la basse bondit, la guitare cisaille, le piano cristallise, le chant monopolise (ou presque, basse et batterie prenant le pas). On ressort esbaudi de l’écoute. En matière d’album, Look Sharp! caractérise le concept « d’inusabilité ». Le rejouer, encore et encore, n’en amoindrit pas l’impact. Le plaisir persiste, absolu !
Look Sharp!
À l’époque, à son propos, on ne lisait rien moins que cela dans les « Journaux du dimanche »…
Thierry Dauge