Don JOHNSON – Let It Roll
Don Johnson, chanteur ? Let It Roll, tout un album ? Le Sonny Crockett de la série Deux Flics à Miami (1984-1990) ? Le Nash Bridges de la série Nash Bridges (1996-2001) ? Et en plus, Let It Roll (1989) n’est pas son premier mais son second album ! Certes, le dernier en date. M’enfin, on le connait et le reconnait surtout via les séries télévisées et quelques films, dont le thriller angoissant Hot Spot (1990) du marginal Dennis Hooper. Mais chanteur ? D’ailleurs, il donne quoi, Don, dans ce domaine ? Niaiserie ? Heavy Metal ? Castafiore ?
Don JOHNSON – Tell It Like It Is
Il croone, mielleux, juvénile ! On l’imagine sur une plage ensoleillée de Californie ou de Floride, Pacific Palissade vs … Miami ! Bon. Soyons clairs. Si « Tell It Like It Is » est une reprise – chanson sortie en 1966, initialement interprétée par Aaron Neville puis par, entre autres, Otis Redding, Etta James, Percy Sledge ou Nina Simone – cet album contient des originaux plus soutenus rythmiquement. « Other People’s lives » ou « A Better Place » sonnent moins 60’s, plus pop rock FM made in 90’s. Toutes deux sont portées par des mélodies imparables et servies par des musiciens plaqués or. En fait, une mine de musiciens ! Dans Let It Roll, on en compte plus de soixante (!) ayant enregistré dans pas moins de huit studios différents !
Other People’s Lives
L’amateur de hard rock, néanmoins épris de pluralité, boutant l’ostracisme au même titre que les œillères, en bon mélomane, souscrit. Il y a une forme de décontraction attirante dans ce disque et la façon dont Don Johnson interprète les chansons. Certes, quelques pistes de guitares saturées retiennent l’attention du rockeur. Mais l’attrait ressenti est plus profond que cela, provient d’un « ailleurs » difficilement explicable. Peut-être qu’au-delà des notes, le facteur sympathie pour l’acteur entre-t-il en jeu. Et lorsque, sur le titre qui suit, il mêle sa voix à une autre féminine, puisant au passage des paroles en espagnoles, les réticences d’ordre « commercial », « business » et « coup médiatique » cèdent au profit d’un agréable moment musical.
Don JOHNSON – A Better Place
Ne boudons pas les choses simples et notre plaisir au prétexte d’un « c’est de la soupe » convenu. Il existe des assemblages gustatifs insoupçonnés dans des disques inattendus. En musique, la curiosité doit primer sur le jugement hâtif.
Thierry Dauge