Yves SIMON – J’ai rêvé New York et Diabolo Menthe

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Yves SIMON – J’ai rêvé New York et Diabolo Menthe

Yves Simon

Si Yves Simon sort un one hit wonder en 1974 : « J’ai Rêvé New York », puis accroche à nouveau l’oreille du grand public radiophonique en 1977 avec « Diabolo Menthe », chanson extraite du film éponyme dont il a composé la BO, il apparaît réducteur de limiter son talent à ces deux seuls titres. Féru de littérature, il est promu Officier de l’Ordre des Arts et lettres en 2017. De fait, Yves Simon a publié davantage d’ouvrages qu’il n’a composé de 33-tours ; dont La dérive Des Sentiments, prix Médicis en 1991.

Des bruits de circulation, une sirène de police et le « rêve » commence. Une guitare acoustique groovy à la Kéziah Jones, des cuivres rutilants et l’artiste nous livre un texte en spoken word excepté sur le refrain où un chœur détonnant accompagne son chant. L’ensemble sonne tel un funk urbain, un roadmovie « downtown » entrelacé de chorus électriques.

Yves SIMON – J’ai rêvé New York

Plus tard, d’autres troubadours célébreront New-York, Téléphone (« New-York Avec Toi » – 1985) ou Bernard Lavilliers (« Rock City » – 1980). Plus tôt, Maxime Le Forestier préférait nous conter « San Francisco » (1972), ou lorsque les frenchies sortent de leurs frontières.

Pour « Diabolo Menthe », image iconique du bon vieux bistrot français et de la pré adolescence, Simon se fait plus intimiste, susurre à nos oreilles des utopies passées, des Paradis perdus, l’éveil des libidos. Il accompagne sa prose de picking tel qu’en use Philippe Chatel dans « Mr Hyde » (Compositeur d’Emilie Jolie (1979), conte musical auquel Yves Simon participe).

Diabolo Menthe

Sur Respirez Chantez (1974), l’album d’où est extrait « J’ai Rêvé New-York », un autre titre va parcourir les ondes. Tout droit sorti de nos cerveaux reptiliens, son refrain nous renvoie dans le passé, conjuguant au présent un … temps que les moins de vingt-ans … peuvent également connaître : « Au Pays des Merveilles de Juliet ».

Yves SIMON – Au Pays des Merveilles de Juliet

Dans ses disques ou dans ses livres, les mots d’Yves Simon paraissent comme en apesanteur. La plus belle preuve de cet état relève d’une anecdote si puissante qu’il me faut à nouveau la raconter. Enfin, c’est plutôt celui qui l’a vécue qui la rapporte. Un peu de lui, un peu de moi …

Yves Simon

Au beau milieu de la nuit, Yves Simon erre avec Jacques Higelin dans le parc du château d’Hérouville. Le premier vient d’y enregistrer son album Macadam (1976), le second réside dans la bergerie adjacente. David Bowie s’apprête à investir le célèbre studio pour élaborer la partie française de Low (1977). Les trois hommes se croisent, Yves raconte …

« Il s’est alors approché et a allumé nos cigarettes. Comme s’il fallait nous aider, à l’instant même, à ne pas mourir, il nous a regardés en silence et, devinant qu’un seul geste pouvait nous sauver, il nous a embrassés. Le jour se levait. Jacques, penché sur mon épaule, se mit à pleurer en regardant les dernières étoiles du ciel, puis il murmura : Quel monde… Quel monde… ».

Le temps et les cœurs s’arrêtent pour laisser passer les poètes.

Thierry Dauge

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