The RUBETTES – Sugar Baby Love
C’est l’histoire d’un groupe qui, entre 1974 et 1975, assène cinq singles imparables, cinq tétines à hit-parade … et c’est plié. C’est l’histoire de The Rubettes et de leur méga tube « Sugar Baby Love ».
Au plein cœur des 60’s, les 45-tours sont incontestablement le support de référence. Par contre, au milieu des 70’s, les 33 ont investi la place, gage de sérieux, de crédibilité. Malgré ça, certains vont continuer à vendanger le grand public via les trois minutes trente de leurs chansons calibrées, les artistes dits de « variété ». Mike Brant, Cloclo, Sardou, Abba … The Rubettes.
The RUBETTES – Sugar Baby Love
Contrairement à Dave qui, en 1975, initie une version française de « Sugar Baby Love » ré intitulée « Trop Beau », sous leurs casquettes « plat à tarte » The Rubettes sont anglais et non bataves. En 1974, au moment où cette « scie » imparable envahit les hit-parades, qu’en est-il du rock britannique ?
Deep Purple envoie Stormbringer et Burn. Queen double également la mise avec II et Sheer Heart Attack. Status Quo sort Quo et David Bowie Diamond Dogs. Où est passé le glam rock ? Sparks ? Avec Kimono my House et Propaganda, les frères Mael ne campent pas vraiment le genre. Alors ? Et bien, il suffit de chercher dans les bacs à 45-tours ! Suzi Quatro, The Sweet, T Rex, Garry Glitter, Slade, David Essex … The Rubettes ? Pop-Music, lorsqu’on s’escrime à t’étiqueter …
Juke Box Jive
Le troisième single, sorti du même filon quelques mois plus tard, « Juke Box Jive », adopte des guitares un rien plus musclées. Un rythme de batterie caractéristique des groupes glitter, proche cousin du glam, s’y adjoint. Paillettes et maquillage ? Nous y sommes. Trait commun à ces premiers singles, le chant en falsetto qui ouvre les morceaux. « Ça a marché ? On a cartonné ? Ne changeons rien ! ». Au-delà d’une inertie cultivée, avouons que les mélodies à l’œuvre charment l’oreille dès la première écoute. « Tonight », ballade assez enlevée, sortie précédemment, suit le courant et se couche exactement dans le même lit.
The RUBETTES – Tonight
En 1975 encore ? On ne modifie rien, ou si peu que le mouvement évoque le chat d’une aiguille. « I can do it » assure la filiation, prolonge la lignée. Le fameux falsetto, tout juste un peu moins prononcé, partiellement noyé dans le mixe. Il faut dire qu’assurer live cette voix de tête nécessite des cordes vocales en cristal … et point trop âgées. Le temps passant, on réduit ses prétentions. D’ailleurs, à l’occasion des multiples passages télé du groupe, aucune ne donnera lieu à une prestation en direct, le playback est roi. D’où, peut-être, cette assimilation aux exercices de variétés, spécialistes du genre.
I Can Do It
Précédant les boys-band des années 90, les Rubettes ne seraient donc que cela, un collectif construit de toutes pièces à la recherche de timbales faciles à décrocher ? A contrario, qui peut se vanter de savoir à l’avance ce qui va plaire au public, ce qui va se vendre ? Et puis, n’est-ce pas des fragrances de bubble rock graffiti que l’on perçoit par place, tressées de « Bap shoo wap, shoobidoo wap » ? Tentez votre chance, dansez le « rock » sur ces chansons, s’entend à deux, comme en compétition … idéal ! Ça colle ! Mieux, ça « glue » !
Au cœur de cette école de pensée, le dernier single à succès du quintette trône, statufié. « Par les soquettes blanches d’un Teddy Boy ! » On chantait « A-wop-bop-a-loo-mop-alop-bam-boom », on chantera « Foe-dee-oh-dee-dum-dum » !
The RUBETTES – Foe Dee Oh Dee
« Au fait, in French, ça signifie quoi « Rubettes » ?
Rien.
« Rubettes », ça veut dire « rien » ?
Non. En français, ça n’a aucune signification, ça ne se traduit pas.
Ah ! C’est bizarre …
Bizarre ? Vous avez dit « bizarre » ? Comme c’est étrange … »
La semaine prochaine, nous développerons à partir de la traduction américaine de « Rubettes » : « Osmond Brothers ».
Culturesco, l’animateur de suspens !
Thierry Dauge