Celle par qui le scandale arrive
Mylène Farmer : Son pseudonyme est un hommage à Frances Farmer
Marie-Hélène Gauthier alias Mylène Farmer est née en 1961 au Québec, qu’elle quitte à l’âge de dix ans. Son pseudonyme est un hommage à une actrice américaine des années 30, Frances Farmer dont la vie, tragique, a donné matière au film «Frances» de 1980 avec Jessica Lange.
En France, Mylène Farmer connaît le succès assez rapidement
Seulement deux années d’un relatif anonymat, 1984 et 1985. Les disques sortis durant cette période resteront provisoirement dans l’oubli («Maman a tort», «On est tous des imbéciles» et «Plus grandir»). Son quatrième 45 tours, «Libertine», est celui avec lequel elle a véritablement percé, et qui, comme son titre l’indique, ne laissera personne indifférent. Mais curieusement, en matière de ventes, le score ne sera pas phénoménal, grimpant seulement à le 10ème place du hit-parade en août 1986.
Celle par qui le scandale arrive
Le clip de «Libertine» est osé mais pas culotté : Mylène y apparaît nue, ce qui n’est pas courant à cette époque où le vidéo-clip reste encore très sage dans la mesure où il constitue un outil nouveau pour les artistes et les maisons de disques. Autre trouvaille pour sortir du lot des chanteuses sexy qui sont légion : elle se teint les cheveux en roux violent. Car la concurrence est âpre, notamment avec Vanessa Paradis…
Le disque met plusieurs mois à démarrer
Du coup, lorsque le grand public prend connaissance de l’existence de Mylène et du 45 tours, sa maison de disque en a changé la pochette, rectifiant le tir… si l’on peut dire : au détriment d’une pochette trop sage ou trop banale (Mylène posant simplement, vêtue d’une veste orange), la seconde édition la représente un pistolet à la main. A partir de cet instant, l’image de la star est établie : provocante plus encore que sexy… plus que rousse… et éternellement jeune.
Deux pochettes pour un même disque
Mylène farmer – Eternellement jeune
Si elle peut se permettre de chanter «Maman a tort» à 20 voire 25 ans, elle ne pourra pas éternellement chanter des ritournelles de petite fille. Or, si Laurent Boutonnat compose ses musiques, Mylène met un point d’honneur à écrire ses textes. Devenue mûre, elle a l’idée de génie de confier ses textes d’adolescente à sa protégée, la très jeune Alizée, de 23 ans sa cadette («Moi Lolita» n°2 au hit-parade en septembre 2000 et un total de six millions de disques vendus).
« Je chante pour essayer de donner un sens à ma vie »
«Je n’ai pas le sentiment d’écrire des chansons à messages, si ce n’est pour démolir des tabous. Ce sont des thèmes qui me passionnent. J’agis vraiment comme je l’entends en parlant de sujets souvent occultés, comme la mort, le désespoir… des thèmes rarement abordés. Gainsbourg en a usé et abusé, mais c’est l’un des rares. Ce n’est pas la mort qui m’effraie, c’est l’après-mort. Pour moi, il n’y a rien, après. Ce n’est pas du tout la prolongation de la vie» (Rockland n°6, novembre 1988).
Méga star des années 90
Ses ventes de disques sont phénoménales et ses spectacles somptueux. Mais rien n’est jamais tout rose. Son film «Giorgino» connaît l’échec et la tournée de 1996, qui ne rameute pas autant de monde que prévu, doit être écourtée (Mylène Farmer fait une chute et se fracture le poignet).
Question hit-parade, ça va bien, merci !
Bien que rarement numéro un («Pourvu qu’elles soient douces» en 1988, «Désenchantée» en 1991, «XXL» en 1995), la multiplication des singles lui assure une quasi permanence dans les classements, seule («Libertine», «Tristana», «Sans contrefaçon», «Ainsi soit-je », «Je t’aime mélancolie», «L’Ame-stram-gram», «Innamoramento», «Dessine-moi un mouton», etc.) ou en duo («Regrets» avec Jean-Louis Murat, «La Poupée qui fait non» avec Khaled, «Les Mots» avec Seal).
Mylène Farmer : son prénom l’autorise à fêter dignement le passage dans le troisième millénaire
Avec une tournée et des disques à la clé, elle joue sur le mot « millenium » et propose un « Mylènium tour ». Celui-ci rassemble près de 400 000 spectateurs dans plus de 40 villes dont Saint Petersbourg en Russie. Cinq ans plus tard, c’est Paris-Bercy qu’elle investit avec un spectacle pharaonique. A tel point qu’il ne pouvait pas être présenté (déplacé) en province. Jouant involontairement sur le nombre 13, elle donna 13 concerts parisiens à partir du 13 janvier. En septembre 2009, plus fort encore, elle devient la première femme à remplir le Stade de France. Deux fois 80 000 personnes. Et des billets vendus en seulement quelques heures! Aussi fort que Johnny Hallyday !
Retrouvez Mylène Farmer dans les livres Girl’s Power et F comme Femme