« 2 Août 1914 » connu sous le titre « Max soldat »
Un court-métrage considéré comme perdu
En 1915 Max Linder se porte volontaire et est envoyé au front. Cette audace, il va la payer: les journaux, qui ont prématurément évoqué sa mort dans les Ardennes, annoncent bientôt qu’il respirait encore lorsqu’il fut ramené à l’arrière et transporté à l’hôpital militaire. Sa blessure n’était pas vraiment grave mais il s’était retrouvé immobilisé durant de longues heures au fond d’un trou d’obus rempli d’eau glacée. Gazé dans les tranchées, il en souffrira pour le restant de ses jours.
Avant son départ, avec René Leprince, il avait réalisé 2 Août 1914, un court métrage également connu sous le titre Max soldat dans lequel figure Gaby, qui l’oublia rapidement :
«Avant la guerre, le cinéma n’était pas reconnu comme un art. Je ne m’en souciais que pour avoir quelques ressources supplémentaires. Je me rappelle que je recevais un saint-Honoré crémeux en pleine figure!»
L’auteur du présent article est aux anges d’avoir pu voir ce document rarissime qu’on croyait perdu (la seule copie qu’il ait pu voir, d’une durée de 11 minutes, est-elle complète ? Il n’y a pas de scène où Gaby reçoit « un saint-Honoré crémeux en pleine figure ! » : ce n’est pas elle, mais la cantatrice qui est ainsi… réduite au silence. Ce qui est finalement normal pour un film… muet !)
L’histoire :
Invité à un ridicule concert mondain, Max tente de concrétiser une idylle contrariée jusqu’au moment où les crieurs de journaux annoncent la guerre. Max s’engage et monte dans un train…
Quoique ce soit un film comique, nous voyons à son début le mouvement et le tumulte des rues de Paris lorsque la guerre fut déclarée. Puis l’on voit le célèbre comédien qui décide de s’engager lorsque la Belgique est envahie et qui console sa mère avant de partir.
Daniel Lesueur – Culturesco