The KNACK – My Sharona
En 1979, « My Sharona », transporte the Knack en apesanteur, devient à jamais leur one hit wonder étoilé. Le titre truste le sommet des classements radiophoniques de tous poils, s’incruste dans toutes les mémoires : « My my my aïe aïe Ouuh ! Ma ma ma my, Sharona ! », soupe pop pour midinette. Tut tut ! Tous ceux qui abordent la chanson sur ce postulat n’ont jamais pris la peine d’écouter le solo dantesque qui la balafre. Certes, le chanteur présente une bonne bouille à la McCartney. Mais, déjà, depuis les « Fla ! » de batterie qui l’introduisent à la basse bondissante entamant ce riff imparable, repris en chœur par les guitares, même si point trop électrifiées, le propos tend à l’épicé plus qu’au sucré !
The KNACK – My Sharona
Autre élément en faveur d’une chanson « rock », les paroles : « Ooh, you make my motor run, my motor run, gun it coming off of the line, Sharona ». Ainsi, la demoiselle ferait « tourner » le « moteur » du jeune homme, jusqu’à ce qu’il « dérape », qu’il fasse une « sortie de route ». Aucune bluette pop n’irait titiller aussi explicitement / métaphoriquement l’intimité de quiconque. Maintenant, chez les rockeurs… D’ailleurs, certains ne se privent pas pour gaillardement reprendre et solliciter la demoiselle.
ROYAL BLOOD – My Sharona (2018)
HAMMERFALL – My Sharona (2019)
Dans l’actualité de 1979, on note l’arrivée au pouvoir en Iran de l’Ayatollah Khomeiny. Concomittamment, Margaret Thatcher s’emparer des rênes de l’Angleterre : ça va saigner, ça va dégraisser. Au cinéma, chacun dans leur domaine, guerre et science-fiction, Apocalypse Now vs Alien terrifient les spectateurs. Deuxième choc pétrolier : promouvant la panne sèche, le baril de pétrole passe de 14 dollars en janvier à 32 dollars en novembre. Par chez nous, le paquebot France devient honteusement le Norway pendant que les diamants de Bokassa 1er circulent à l’Élysée…
Alors, pop ou rock, face à ce déferlement de conn… bêtise humaine, cette année-là, une chouette mélodie entraînante, « My Sharona », on n’attendait que ça.
Thierry Dauge