De La Fontaine – Le Cochet, le Chat et le Souriceau

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De La Fontaine – Le Cochet, le Chat et la Souriceau

Jean De La Fontaine

Le Cochet, le Chat et le Souriceau, de Jean de la Fontaine, est édité pour la première fois en 1668. Précédemment, on identifie la fable en Italie sous la forme d’une histoire moralisatrice : Le Souriceau, le Chat et le Cocher. Aux alentours de 1550, sa paternité est attribuée à la plume d’un vénitien, Giovanni Mario Verdizotti, peintre et poète, secrétaire et élève du Titien. Les emprunts, qu’ils soient musicaux ou littéraires, n’ont pas attendu Led Zeppelin pour exister, « Stairway to Heaven » VS « Taurus » de Spirit, l’écart entre « emprunt » et « plagiat » restant à démontrer. Ici, le propos est tout autre …

Le versificateur français commence ainsi :

« Un souriceau tout jeune, et qui n’avait rien vu fut presque pris au dépourvu. Voici comme il conta l’aventure à sa mère. J’avais franchi les monts qui bornent cet état et trottais comme un jeune rat qui cherche à se donner carrière … »

Lorsqu’on cherche à sortir de sa condition, par curiosité ou pour le pognon, il faut faire preuve de certaines aptitudes, pour le moins d’adaptation. La promptitude à saisir les occasions ou à fuir les carambouilles détermine qui se fera « lécher » de qui finira croqué. Le sens commun ne suffisant pas toujours, l’expérience de terrain semble requise pour jalonner son parcours …

« Lorsque deux animaux m’ont arrêté les yeux, l’un doux, bénin et gracieux, et l’autre turbulent et plein d’inquiétude. Il a la voix perçante et rude … En ai pris la fuite de peur … Sans lui j’aurais fait connaissance avec cet animal qui m’a semblé si doux. Il est velouté comme nous … »

Jean De La Fontaine

Une fontaine De La Fontaine 

Le monstre guerrier, de cuir et de clous bardé, chevelure hirsute qui, au Hellfest, hurle comme un damné, embrasse de bon cœur les joues barbelées de ses voisins mal rasés. Le nanti au joli minois, haut « perché » pédophile, déflore des nubiles, le mufle barré d’un sourire narquois. Si ce n’est l’expérience, un zeste d’anthropologie, urbaine ou rurale, permet d’éclairer les intuitions erronées.

« Mon fils, dit la souris, ce doucet est un Chat … c’est sur nous qu’il fonde sa cuisine … L’autre animal tout au contraire, bien éloigné de nous malfaire, servira quelque jour peut-être à nos repas »

Sous Louis XIV, Jean De La Fontaine illustre les travers de ses contemporains via l’univers métaphorique animalier, pour ne point trop les blesser, sans doute, ou garder les faveurs du roi. Mais peut-être, illettrés, niveau de littératie au ras du plancher, les « visés » ne trouvaient-ils en ces vers qu’à les distraire.

Transférés en ce premier quart du XXIème Siècle, où en sommes-nous ? Surprenant ! Le Cochet, le Chat et le Souriceau est toujours d’actualité. Le miroir aux alouettes a changé de profil qui, des mécréants d’antan, « influenceurs » se dit maintenant. Serions-nous encore plus « bêtes » que nos ancêtres ? Si « bêtes » ne désigne en aucun cas des « animaux », synonymie-t-il « idiots » ?

Jean De La Fontaine

« Garde-toi, tant que tu vivras, de juger des gens sur la mine »

Mine de rien … De La Fontaine, le Coluche du XVIIème ?

Thierry Dauge

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