Le Rock Progressif en 150 Figures
Plus d’un demi-siècle d’histoire du rock
Il existe des paradoxes formidables et réjouissants. Dominique Dupuis débute sa carrière en étant manager des Stinky Toys, groupe punk français où sévissent les futurs Elli et Jacno. Soit le contraire du propos de ce livre puisque le punk était notamment en révolte contre le rock progressif et son étalage de savoir faire en dix minutes mini pour mieux le faire savoir en trois minutes maxi à la fin des années soixante dix.
Pink Floyd – Careful With That Axe, Eugene (Live, 1972)
Cinquante ans plus tard, devenu responsable éditorial, il nous parle, en version luxueuse, de Deep Purple, Grateful Dead et, dans ce livre, de tout ce qui a été honnis chez les punks : le prog rock, tel qu’on le nomme maintenant.
Genesis – The Musical Box (Live, 1972)
Voici donc en 400 belles pages, l’histoire de ce style de musique issue du jazz et du rock psychédélique. Et soyez certains que tout y passe : de ses origines avec Soft Machine, Pink Floyd, aux classiques Yes, Genesis, King Crimson, Emerson Lake and Palmer, ils sont tous là. On part même en Allemagne (de l’Ouest à cette époque) avec le krautrock et les incontournables Can qui ont influencé plus d’un groupe aujourd’hui, dans tous les domaines.
King Crimson – 21st Century Schizoid Man (Live, 1974)
La France n’est pas oublié avec Ange, Mona Lisa, Atoll (rien à voir avec les opticiens, elle était facile mais bon…) et bien sûr Magma. Ange, résiste toujours, contre vents et marées grâce à l’indispensable Christian Descamps, tout comme Magma et son gourou de batteur, Christian Vander.
Ange – Le Cimetière des Arlequins (1973)
Mine de rien, envers et contre tout, le style a évolué mais a continué d’exister, via Marillion par exemple. En fait, certains groupes de metal ont contourné le genre pour offrir des titres plus sinueux, détournant les codes. On pense à Nightwish notamment. L’auteur pousse même jusqu’à ajouter des groupes comme Radiohead dans ce nouveau prog rock. Au final, il n’a pas forcément tort puisque depuis la sortie de OK Computer et de Kid A, force est de constater qu’une orientation s’est rapprochée dans une optique plus neuve, dépoussiérée. Certains les considèrent comme les nouveaux Pink Floyd.
Radiohead – Let Down (Live, 2016)
Bref, tout le monde aura compris que le prog rock est toujours là et qu’il ne s’adresse pas forcément qu’aux plus de cinquante ans.
Dominique Dupuis – Prog Rock en 150 Figures
Editions du Layeur – 400 pages – 39,90€
Patrick Bénard