RAVEN – L’indéboulonnable Heavy Metal Band

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RAVEN – Athletic Rock !

Raven

En studio

« Raven ? C’est qui ça ? »

Raven sort son premier Lp en 1981 : « Rock until you drop », alors que la NWOBHM (New Wave Of British Heavy Metal), Iron maiden en tête, perfore l’anonymat. Sur les rails depuis le milieu des années 70 ‘s, Raven saisit cette opportunité à plein amplis, lui permettant ainsi de toucher enfin un plus large public. Une preuve ? En 1983, alors que le groupe « tourne » autour de son album le plus populaire : « All for one », Metallica « ouvre » pour lui ! Trente ans plus tard, les rôles s’inverseront.

Deux photos du groupe Raven avec Metallica

Un an avant, Raven s’installe comme candidat à l’étalonnage du genre « Speed Metal » en anéantissant la concurrence avec « Wiped out » (1982).

RAVEN – Chainsaw

Paradoxalement, si 1983, et « All for one », annonce une baisse du rythme, elle assure à Raven une exposition médiatique en hausse. Le plus plébiscité de leur Lp enchaîne les titres sans temps morts, sillons pleins à craquer de ces rythmiques à cordes bloquées dont Mark Gallagher s’est fait une spécialité.

Gallagher ? Yes ! Avec un tel patronyme, il faut choisir son camp : Noel et Liam ou Rory ? De Rory, Mark montre un engagement indéfectible envers sa musique ainsi qu’un tropisme pour les guitares Fender, notamment la Telecaster, « pelle à tarte » qu’il maltraite amoureusement. A ses côtés, John, son frère, manie avec autant d’engouement une basse « maison » en forme de Flying V. Derrière les fûts, si les batteurs se sont succédés, Raven à toujours bénéficié de bûcherons virevoltants.

Hung, drawn and quartered

Autre particularité du trio métallique, Frère John malmène ses cordes vocales comme il « racle » celles de sa basse. Factuellement, sa voix est très particulière : « Ou tu l’apprécies, ou tu la détestes ». Naviguant dans des sphères suraiguës, elle livre un parallèle aux solos de Frère Mark. Leur union satellise des queues de comètes dans la chaîne des osselets.

Outre flatter les canons du speed métal, la fratrie sait également élaborer des châteaux de notes chantilly, des riffs sur ou sous d’autres riffs, un mille-feuille de barbelés électriques.

RAVEN – Mind over metal

Le succès étant versatile, mieux vaut hypothétiquement diversifier son audience. Sur ce postulat, Raven tente d’amadouer sa muse, de l’alanguir, la « desécheveler ». Par conséquence, et malgré son titre : « Stay hard » (1985), la suite d’« All for one » se « FMmise ». Bien que cette nouvelle orientation musicale frôle l’imperceptible, les fanatics de « l’Athletic Rock » sont déçus, d’autant plus que : « The pack is back » (1986), son successeur, se fourvoie également. Par retour de « bâton », le groupe retourne secouer les salles de seconde division dont il avait pourtant brillamment enfoncé le blindage. Au final, ce sera le temps que dure les roses, en acier soient-elles, que les Gallagher Bros du Metal auront égalé les plus célèbres de leurs frères d’armes, Judas Priest en tête.

Stay hard

1999. Les années défilant, le groupe décide de donner une suite digne de ce nom à « All for one ». Et c’est une réussite ! Il rend un dernier hommage à Alexandre Dumas en intitulant son nouveau manifeste : « One for all ».

Raven

La musique est agressive sans être outrancière, reprenant à bras le corps le speed metal des débuts. A l’issue, le trio marque une pause pour ne revenir que dix ans plus tard, en 2009, puis s’écoulent encore soixante-douze mois avant son dernier album en date, le bien titré « ExtermiNation » (2015). A cette occasion, l’artillerie lourde est ressortie de la naphtaline, nid douillet où elle n’aurait jamais due reposer.

RAVEN – Destroy all monsters

Entre 1975 et 2015, Raven compte quarante années d’activisme musical ponctuées d’albums et de tournées incendiaires. « Incendiaires, incendiaires, c’est toi qui l’écris ! ».

Face au scepticisme ambiant, osons une citation « … on a la puissance de feu d’un croiseur et des flingues de concours ».

En concert

Raven

Le 22 septembre 2015, Raven a décidé de ravager cette formidable salle qu’est la Maroquinerie – Paris 20ème.

Lorsque les trois musiciens débarquent sur scène, tous les doutes sont permis. Le Batteur : Joe Hasselvander a beau avoir conservé une chevelure apparentée au genre : longue, très longue, les rides qui marquent son visage ainsi que son abdomen rebondi témoignent d’un passé tourmenté. Quant aux frangins … John doit frôler les cent kilosMark semble les avoir dépassés.  » Aïe, aïe, aïe ! Caramba !  » Voilà Raven passé de l’athletic rock au rock « poids lourd » ! Dès les premières notes, l’engouement dont font preuves ces guerriers à disloquer leurs instruments efface le gargantuesque au profit du combat.

Live à la Maroquinerie 2015

Les morceaux respectent leurs structures originales tout en bénéficiant d’un traitement live revigorant. L’ambiance est à l’accélération, boostant les standards, galopant entre les pièges tortueux des « studioseries » les plus speedées. Les quintaux en trop ne suffisent pas à stopper, ni même freiner, les coulées de lave dont nos vulcanologues se servent pour assouvir leur public. Heureux, et malgré une majorité de cheveux blancs, voire une absence de capillarité, ce dernier headbang et pogote à satiété.

Que rajouter ? Peut-être, un dernier mot …

RAVEN – Live in Brooklin 2015

Raven « rédige » la NWOBHM telle qu’il doit s’écrire : en MAJUSCULES. Bien sûr, il faut « aimer ». Mais c’est exactement de cela dont il s’agit. Dans le heavy rock, la musique se vit avec passion.

Thierry Dauge

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