SPARKS – When I’m with you

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SPARKS – « Kimono my house »

Sparks

1974 : Sparks crève les charts anglais avec son légendaire album aux deux geishas. Indéniable réussite mêlant glam rock et pop kitsch, « Kimono my house » contient dix grenades à fragmentation, des gemmes éternelles mis en vitrine dès la Face A par l’inénarrable « This town ain’t big enough for both of us ». Associés aux deux Face B des 45 tours parus concomitamment : « Barbecutie » et « Lost and found », les pierres fines tournent précieuses et diamants.

Barbecutie

Méticuleusement produit par Muff Winwood, dont l’entreprise consiste à mettre en valeur l’écriture de Ron Mael (associé à son frère Russell sur deux titres), l’album ruisselle d’un glam rock étoilé à l’imparable mécanique. En arrive-t-on à ce résultat au premier essai ? Parvient-on à réitérer un tel coffre-fort sans rabâchage ? Brisons le blindage …

SPARKS – « When I’m with you »

1980 : « When I’m with you » caracole en tête des play-lists radiophoniques. Ce single est extrait du long format « Terminal jive », album qui confirme la nouvelle orientation « grand public/disco » prise par la groupe. Il s’agit de la suite d’une collaboration initiée l’année précédente avec Giorgio Moroder, producteur de « N° 1 in Heaven ». Ce « faiseur de tubes » est reconnu pour avoir sur-boosté le « Call me » de Blondie ou sonorisé moult pellicules dont « Midnight express » (1978) et « Flashdance » (1983). Les plus âgés se souviendront d’un single : « Loky loky » (1969), chanté par Moroder lui-même sous le pseudonyme de son propre prénom, ou comment Sparks s’éloigne de ses partitions initiales

When I’m with you

En moins de dix ans, le groupe à présent duo serait donc devenu si différent ? Pour les amateurs de rock, son statut serait passé de groupe culte à celui de duo cuit ?

HALFNELSON / SPARKS : les débuts

Sparks

1971 : Pour juger de l’évolution musicale du groupe, il faut remonter jusqu’en 1971, année de sa première production vinylique sous le patronyme d’Halfnelson. Dès 1972, le même disque ressort sous pochette et nom différent : Sparks, le contenu restant inchangé.

(No more) Mr Nice Guys

Les titres sont inventifs, truffés d’innovations musicales dans un contexte « dépouillé », quasi minimaliste. A la console, Todd Rungren participe à cette impression de « peu », habillant les chansons de leur simple son. Au sortir des enceintes, la clarté de chaque instrument est remarquable, viscérale, notamment pour la section rythmique basse/batterie. L’album qui suit : « A woofer in tweeter’s clothing » (1973), adopte le même principe.

Nothing is sacred

SPARKS – « Propaganda » & « Indiscreet »

Sparks

1974/1975 : Six mois après la sortie de « Kimono my house », Sparks réitère avec une autre petite bombe de pop rock glam : « Propaganda ». Insensiblement, le propos s’oriente plus « multicartes » que paillettes. L’originalité domine avec des assemblages parfois hétéroclites qui, à l’arrivée, aboutissent à d’extravagantes épopées de trois minutes. Parce qu’au delà de l’aspect purement musical, les paroles valent le coup d’oreille : des exercices gymnanystiques à zygomatiques.

Achoo

Après l’ablation du kitsch, le glam y passe également, voire le rock sur « Indiscreet » (1975). Le structuration des morceaux favorise l’exploration mélodique d’avantage que l’impact radiophonique. Des petits bouts de notes s’assemblent à d’autres pour finir sur les tympans, pétillants, tel un plat gastronomique sur les papilles. D’un abord moins évident, cet album reste un des incontournables du combo.

Tits

SPARKS (frères Mael) – Du mi-temps des 70’s à nos jours

Sparks

1976 … 2017 : Après un LP carrément rock : « Big beat » (1976), où la ligne directrice des chansons n’est plus soutenue par l’orgue de Frère Ron mais par une guitare musclée, les sucreries acidulées passent donc à la moulinette du disco. Pourtant, en 1981, « Whomp that sucker » entretien l’espoir d’un retour aux « antipastis » d’antan, même si le son très typé 80’s rend son écoute un soupçon désagréable. Mais, esprits vagabonds, les frères Mael reprennent très vite leur marche en avant vers d’autres horizons … jusqu’en 2017 et « Hippopotamus ». Ce dernier renferme des merveilles hélas au régime sans guitares (noyées dans le mixe). Un comble lorsque l’on sait que, sur scène, deux de ces instruments encadrent les claviers du filiforme moustachu : Ron Mael.

A l’entre deux ? Les quelques trente-cinq ans qui séparent « Whomp that sucker » d’« Hippopotamus » ? Vue d’ici, un duo avec Rita Mitsouko : « Singing in the shower » (1988), vue d’Ecosse, une collaboration avec Franz Ferdinand : FFS (2015) … De fait, avec Sparks, ça n’est pas la temporalité qui compte, il n’est qu’à réécouter leur discographie sans une ride, mais plutôt de garder un visage amène face aux aléas musicaux …

Funny face

… et le bon positionnement. De quoi braver les siècles jusqu’à le fin des temps … when we’re with you.

Missionary position (live en studio)

Thierry Dauge

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