Neil YOUNG : en studio ses meilleurs disques et en concert

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Neil YOUNG – Crazy « canadian » horse

Neil Young

En studio

Neil Young est sans doute ce que l’on pourrait nommer un hyper actif musical. Non content d’enregistrer des albums, telle une couturière enfile des aiguilles, le ténébreux canadien a trouvé le temps d’écrire : « Une autobiographie », pavé de 450 pages sorti en 2012. Il y aborde beaucoup de sujets, dans le désordre : enfants handicapés, trains électriques, système de lecture numérique mais ne commente que parcimonieusement son art musical. Pour « gratter » dans cette voie, offrons-nous la destination de ces albums dont l’unanime plébiscite en fait des Incontournables .

Neil YOUNG – Old man

La pléthorique discographie du bonhomme brassant folk, country et rock abrasif, faire un choix s’avère délicat. Ajoutons-y les nombreuse productions en compagnie de David Crosby, Stephen Stills & Graham Nash, ou les premiers pas au sein de Buffalo Springfield, déjà en compagnie de Stills, ainsi que quelques BO dont le « Dead man » de Jim Jarmush (1995) et l’hésitation devient pathologique. Ne reste plus qu’à faire confiance à ses propres coups de cœur et à laisser filer le Cheval Fou

CROSBY, STILLS, NASH & YOUNG – Almost cut my hair

Deux ans après la sortie de « Déjà vu » (1970), où Neil Young rivalise de talent avec ses trois plus « vieux » comparses, « Harvest » (1972) vient confirmer les éclats de voix de celles et ceux qui encensaient alors ses compositions au dépend des autres. Option partisane mise de côté, il serait limitatif de ne considérer Mr Young qu’au travers de son plus grand succès paraphé du célèbre : « Old man ». Le musicien présente bien d’autres « facettes ». Ainsi, est-il proclamé (mais par qui ?!) : « Parrain du grunge » ! Compliant, il s’associe à Pearl Jam le temps d’un album : « Mirror ball » (1995), où il fait … du Neil Young, certes versus « heavy ».

Neil YOUNG & PEARL JAM – Song X

Abordons un autre Lp qui l’expose sous ses meilleurs partitions : « On the beach »(1974). Dès la première écoute, on est séduit par la diversité inscrite dans le sillon, de quoi identifier précisément les différentes approches musicales plébiscitées par le personnage. Sur la face B : Le clou du « spectacle ». On l’adore ou on l’abhorre. Soit l’humeur globale vous pousse à l’engouement, soit vous n’attendez que la corde pour vous pendre et vous l’abordez désespéré. Paradoxe : on peut la vivre sous le soleil, le temps s’écoulant au rythme de la sève dans les veines d’un pin parasol, ou sous un ciel d’acier balayé par un vent glacé.

Neil YOUNG – On the beach

Côté voix, Neil Young est identifiable dès les premières notes. Pourtant canadien, la « patate chaude » qu’il mastique clame : « USA ! ». Est-ce cette « brûlure » qui l’emporte vers la fausseté ?! Pourtant, lorsqu’on entend son travail chez Crosby, Stills, Nash & Young, ces chœurs harmonisés de toute beauté, on s’explique mal ces écarts de justesse en solo. Lorsqu’il force sur ses cordes vocales, il en va tout autrement.

Ainsi, sur cet enregistrement studio factice : « Rust never sleeps » (1979), qui relève en fait de prises de son live desquelles on a « effacé » les spectateurs, sur « Hey hey, my my (into the black) » qui clôt l’album, lorsqu’il clame haut et fort : « This is the story of Johnny Rotten … rock & roll will never die», les notes et les mots sonnent justes. « The Loner », surnom qu’on lui attribue en lien avec sa propension à se la « jouer » seul, même lorsqu’il œuvre en groupe avec Crazy Horse, trace droit dans l’obstacle.

Neil YOUNG – Hey hey, my my (out of the blue)

En concert

neil-young-crazy

Le 6/06/2013, l’artiste se livre au POPB en compagnie du Crazy Horse. L’âge n’a pas de prise sur cet homme et ses acolytes. Comme les bordeaux « Grand Cru Classé », ils se bonifient avec l’âge. Aussi, assister à ce show relève-t-il de la dégustation.

Le concert ose des extrêmes. Un côté tempétueux parsemé de zéphyrs, un cataclysme bruyant bercé d’apaisements. Les artistes jouent à fort volume des morceaux parfois à la limite du hard rock et c’est pourtant comme la mousse du bain, la plongée dans l’inconnu associé au déjà-vu. Incroyable, stupéfiant ! Orchestralement, nous avons droit à du piano bastringue, de l’harmonica, de la guitare acoustique, de la rugueuse rapière électrique, beaucoup.

Neil YOUNG – Hey hey, my my (into the black) (live)

Côté reprises, Mr Dylan est visité avec « Blowin’ in the wind ». Une seule reprise ? A la fin d’un morceau, nous sommes gratifiés d’une dizaine de minutes de larsen et autres vrombissements d’amplis. Une partition de basse et de batterie est adjointe au maelstrom. Dans la salle, des sifflets commencent à résonner. Des incultes, des sots ignorants des choses de la musique, passant à côté de la magistrale interprétation/réorchestration du morceau de la Face C du « Metal machine music » (1975) de Lou Reed. Neil Young reprenant du Lou Reed ?! Pur fantasme, pur régal.

Thierry Dauge

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