Raymond Devos : Citations – Les mots, l’humour et le Sketch

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La culture se partage !

Raymond Devos – Paroles

raymond devos

L’humoriste Raymond Devos

«Inquiétant, non, un homme qui ne dit rien. Je ne sais pas si vous l’avez constaté, mais quand un homme ne dit rien alors que tout le monde parle, on n’ entend plus que lui! Redoutable!»

« Ce besoin d’aller voir ailleurs, il doit bien venir de quelque part ! »
Raymond Devos ; Rêvons de mots (2007)

« Une fois rien, c’est rien; deux fois rien, ce n’est pas beaucoup, mais pour trois fois rien, on peut déjà s’acheter quelque chose, et pour pas cher. »

« Il me tourmente.
Il me traque !
Tout ça parce que
j’ai eu la faiblesse de montrer
des signes extérieurs de richesse,
alors que ma richesse est toute intérieure! »

Sens dessus dessous (1976) de Raymond Devos

« Il n’est pas méchant par plaisir, il l’est foncièrement… Et comme il n’est pas moins bête que méchant, sa bêtise atteint par moments de telles cimes qu’elle en devient grandiose. »

Rêvons de mots (2007)

« Quand Rockefeller a demandé à sa bonne de devenir sa femme, elle a dit oui. Quand j’ai demandé à ma femme de devenir ma bonne, elle a dit non »

Rêvons de mots (2007)

Hier soir, je rentre chez moi… Qu’est-ce que j’apprends ?
J’apprends que le chat avait mangé la pâtée du chien…
Ah, mon vieux ! J’ai mis le chat dehors.
Là-dessus, qu’est-ce que j’apprends ?
J’apprends que le chien avait mangé la côtelette de ma femme…
Ah, mon vieux ! J’ai mis le chien dehors.
Là-dessus, qu’est-ce que j’apprends ?
Que ma femme avait mangé mon beefsteack.
Ah, mon vieux !… J’ai mis ma femme dehors.
Là-dessus, qu’est-ce que je découvre ?
Que le lait que j’avais bu le matin était celui du chat.
Ah, mon vieux !… J’ai fait rentrer tout le monde…
Et je suis sorti.
Sévère… mais juste

A tort ou à raison

On ne sait jamais qui a raison ou qui a tort. C’est difficile de juger. Moi, j’ai longtemps donné raison à tout le monde. Jusqu’au jour où je me suis aperçu que la plupart des gens à qui je donnais raison avaient tort ! Donc, j’avais raison ! Par conséquent, j’avait tort ! Tort de donner raison à des gens qui avaient le tort de croire qu’ils avaient raison. C’est-à-dire que moi qui n’avais pas tort, je n’avais aucune raison de ne pas donner tort à des gens qui prétendaient avoir raison, alors qu’ils avaient tort ! J’ai raison, non ? Puisqu’ils avaient tort ! Et sans raison, encore ! Là, j’insiste, parce que … moi aussi, il arrive que j’aie tort. Mais quand j’ai tort, j’ai mes raisons, que je ne donne pas. Ce serait reconnaître mes tort !!! J’ai raison, non ? Remarquez … il m’arrive aussi de donner raison à des gens qui ont raison aussi. Mais, là encore, c’est un tort. C’est comme si je donnais tort à des
gens qui ont tort. Il n’y a pas de raison ! En résumé, je crois qu’on a toujours tort d’essayer d’avoir raison devant des gens qui ont toutes les bonnes raisons de croire qu’ils n’ont pas tort !

SKETCHES INTEGRAUX

Ouï dire
Il y a des verbes qui se conjuguent
très irrégulièrement.
Par exemple, le verbe « OUÏR ».
Le verbe ouïr, au présent, ça fait :
J’ois… j’ois…
Si au lieu de dire  » j’entends « , je dis  » j’ois « ,
les gens vont penser que ce que j’entends est joyeux
alors que ce que j’entends peut être
particulièrement triste.
Il faudrait préciser :
« Dieu, que ce que j’ois est triste ! »
J’ois…
Tu ois…
Tu ois mon chien qui aboie le soir au fond des bois ?
Il oit…
Oyons-nous ?
Vous oyez…
Ils oient.
C’est bête !
L’oie oit. Elle oit, l’oie !
Ce que nous oyons, l’oie l’oit-elle ?
Si au lieu de dire « l’oreille »
on dit « l’ouïe », alors :
l’ouïe de l’oie a ouï.
Pour peu que l’oie appartienne à Louis :
« L’ouïe de l’oie de Louis a ouï. »
« Ah oui ? Et qu’a ouï l’ouïe de l’oie de Louis ? »
« Elle a ouï ce que toute oie oit… »
« Et qu’oit toute oie ? »
« Toute oie oit, quand mon chien aboie
le soir au fond des bois,
toute oie oit : ouah ! ouah !
Qu’elle oit, l’oie !… »

Alimenter la conversation 

Mesdames et messieurs,
avez-vous remarqué qu’à table les mets
que l’on vous sert vous mettent les mots à la bouche ?
J’en ai fait l’observation
un jour que je dînais seul.
A la table voisine…
il y avait deux convives qui mangeaient
des steaks hachés…
Et tout en mangeant,
ils alimentaient la conversation.
Au début du repas, tandis que l’un parlait,
l’autre mangeait … et inversement !
L’alternance était respectée.
Et puis…
les mets appelant les mots
et les mots les mets…
ils se sont mis à parler et à manger
en même temps :
 » Ce steak n’est pas assez haché disait l’un « ,
 » Il est trop haché pour mon goût disait l’autre ! « .
Les mots qui voulaient sortir
se sont heurtés aux mets qui voulaient entrer…
(Ils se télescopaient !)
Ils ont commencé à mâcher leurs mots et
à articuler leurs mets !
Très vite, la conversation a tourné au vinaigre.
A la fin, chacun ayant ravalé ses mots
et bu ses propres paroles,
il n’y eut plus que des éclats de  » voie  » digestive
et des  » mots  » d’estomac !
Ils ont fini par ventriloquer…
et c’est à qui aurait le dernier rôt !
Puis l’un d’eux s’est penché vers moi.
Il m’a dit :
 » Monsieur, on n’écrit pas la bouche pleine !  »
Depuis, je ne cesse de ruminer mes écrits !
Je sais…
Vous pensez :
 » Il a écrit un sketch alimentaire,
un sketch haché !  »
Et alors ?
Il faut bien que tout le monde mange !

Le parcmètre

Les parcmètres, c’est une tricherie.
Vous savez que ça rapporte une fortune aux pouvoir publics.
Une fortune.
Je le sais parce que mon voisin s’est fait installer un petit parcmètre clandestin devant chez lui.
Tous les soirs, il va retirer la recette.
Il vit bien.
Il s’est même acheté une voiture.
Évidemment, il l’a mise devant son parcmètre.
Depuis, il ne fait plus un rond.
Mais ça, c’est de sa faute.

 

Citations et Sketchs

Sens dessus dessous

Actuellement, mon immeuble est sens dessus dessous. Tous les locataires du dessous voudraient habiter au-dessus. Tout cela parce que le locataire
qui est au-dessus est allé raconter par en dessous que l’air que l’on respirait à l’étage au-dessus était meilleur que celui que l’on respirait à l’étage en dessous.

Alors, le locataire qui est en dessous a tendance à envier celui qui est au-dessus et à mépriser celui qui est en dessous.
Moi, je suis au-dessus de ça.
Si je méprise celui qui est en dessous, ce n’est pas parce qu’il est en dessous, c’est parce qu’il convoite l’appartement qui est au-dessus, le mien.

Remarquez . . . moi, je lui céderais bien mon appartement à celui du dessous à condition d’obtenir celui du dessus.
Mais je ne compte pas trop dessus.
D’abord parce que je n’ai pas de sous. Ensuite, au-dessus de celui qui est au-dessus, il n’y a plus d’appartement. Alors, le locataire du dessous qui monterait au-dessus obligerait celui du dessus à redescendre en dessous.
Or, je sais que celui du dessus n’y tient pas. D’autant que, comme la femme du dessous est tombée amoureuse de celui du dessus, celui du dessus n’a aucun intérêt à ce que le mari de la femme du dessous monte au-dessus.

Alors, là-dessus … quelqu’un est-il allé raconter à celui du dessous qu’il avait vu sa femme bras dessus, bras dessous avec celui du dessus ???
Toujours est-il que celui du dessous l’a su.
Et un jour que le femme du dessous était allée rejoindre celui du dessus,
comme elle retirait ses dessous … et lui, ses dessus … soi-disant parce qu’il avait trop chaud en dessous … Je l’ai su .. parce que d’en dessous,
on entend tout ce qui se passe au-dessus …
Bref! Celui du dessous leur est tombé dessus. Comme ils étaient tous les deux soûls, ils se sont tapés dessus. Finalement, c’est celui du dessous qui a eu le dessus!

QUELQUES CITATIONS / RAYMON DEVOS

« Quand j’ai tort, j’ai mes raisons, que je ne donne pas. Ce serait reconnaître mes torts! »

« Il m’est arrivé de prêter l’oreille à un sourd. Il n’entendait pas mieux. »

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